REVOX – A TALE OF PHANTOMS

Une pièce sans performer live

Un film noir pour les oreilles

Les spectateurs et spectatrices mettent leurs écouteurs. Ils entendent bientôt une voix, la narratrice. On la situe très précisément derrière le public. Il y a là d’ailleurs une table avec un micro, une lampe de bureau allumée, une bouteille d’eau et un verre, et une pomme entamée… C’est donc bien de là qu’on l’entend. Sauf qu’il n’y a personne.

La narratrice raconte l’histoire de Paul Stiller, l’homme qui régna sans partage sur le monde du bruit cinématographique durant près de cinquante ans.

Un soir, alors qu’il réécoute un de ses anciens enregistrement, il tombe sur un curieux petit moment de silence. Fasciné, il se met à fouiller dans ses archives et à reécouter ses bandes dans l’espoir d’y découvrir le même phénomène. Et non seulement il y parvient, mais il y découvre en passant aussi des fragments de voix de sa femme, disparue mystérieusement il y a 30 ans.

Soudain le décors prend vie. Le téléphone sonne, la chaise à bascule frémit, un tableau tombe… La narratrice se lève et va sur scène. On suit ses pas. Elle longe le public, fait quelques pas sur scène, s’assied sur le canapé et allume une lampe. Les spectateurs la situent précisément – mais il n’y a toujours personne. C’est un fantôme. Ou serait-elle le chef d’oeuvre absolu du Stiller? Est-il tel Frankenstein parvenu à créer de toute pièce un être qui n’existe qu’acoustiquement? Qui est-elle et qu’a-t-elle fait de lui? Y a-t-il finalement quand même quelqu’un dans le fauteuil à bascule?

« REVOX – A Tale of Phantoms » joue avec la qualité hyperréaliste des micros binauraux qui permettent de créer de véritables illusions sonores et remettent notre perception auditive en question.