LES ENFANTS DE BARBARIE

De 1926 à 1972, l’organisation d’aide « Kinder der Landstrasse »(Pro Juventute) a séparé au moins 2000 enfants jénisches, sinti et roma de leur famille et les a placés dans des orphelinats et des cliniques psychiatriques. Le concept de vie des gens du voyage était perçu comme une menace, et ces derniers étaient considérés comme incapables d’élever leurs enfants. Leur garde leur fut donc retirée.
« Les Enfants de Barbarie » s’inspire de ce drame comme d’un modèle de perception fermé à l’autre dont les conséquences sont invariablement la peur et l’intolérance. La soirée commence par un spectacle de cirque, avec une jeune virtuose du violon, des acrobaties, et bien sûr un clown. Mais les scènes deviennent bientôt de plus en plus inconfortables et font plonger le spectateur dans un univers de souvenirs, de visions et de cauchemars. Astride Schlaefli convainc par son approche documentaire rigoureuse du matériel historique et son talent à créer avec des moyens musicaux, visuels et chorégraphiques des tableaux d’une grande densité atmosphérique et d’un charisme magique.